La défaite des Pharaons à la CAN 2023 a un goût amer au sein des supporters

Convaincus, avant la compétition, que leur équipe avait les atouts nécessaires pour l’emporter, les Égyptiens ne cachent pas leur colère et leur déception après une élimination sans panache. Beaucoup estiment que la défaite est finalement à l’image de l’état actuel du pays.

« Bah, c’est le dernier de nos soucis », laisse entendre Mohamed, le visage triste, après que l’Égypte ait dit Adieu à la Coup d’Afrique des nations (CAN) 2023, en 16es de finale, face à la RDC. Si la chance a servi le pays durant les phases de qualification, la contre-performance en Côte d’Ivoire de l’équipe égyptienne a dépité les supporters. Le soir du 28 janvier, ils étaient plus de 150 jeunes regroupés au café Alaa al-Dine, dans le centre-ville du Caire, pour regarder le match contre les Congolais. Comme tous les autres, Mohamed Abdellah s’attendait à un match facile: avec sept titres à leur actif, les Pharaons ne sont-ils pas l’équipe la plus titrée du continent ? Les voilà pourtant sortis sans gloire – et sans avoir remporté la moindre victoire – de la compétition panafricaine.

Avant l’ouverture de la compétition, les médias égyptiens assuraient encore que la sélection qui allait se présenter en Côte d’Ivoire était « la meilleure version de l’équipe nationale depuis 2010 », c’est-à-dire la dernière CAN gagnée par les Pharaons. «On a Mohamed Salah, la vedette de Liverpool, Mostafa Mohamed, l’attaquant du FC Nantes, et même Omar Marmoush, l’aile gauche qui joue au Bundesliga », rappelle Mohamed. « Même les joueurs ont participé à une pub sous le slogan : changez l’endroit où vous regardez les matchs, la malchance pourrait partir », ajoute le jeune trentenaire.

Mais dès la première rencontre – un match nul contre le Mozambique –, les supporters ont découvert une équipe sans plan. « À chaque match, on attendait que leurs performances s’améliorent, mais ça n’est pas arrivé. Cela a confirmé notre intuition: cette équipe ne va pas très loin », se lamente Mohamed. Après trois matchs nuls, les Pharaons se sont qualifiés in extremis en 16es de finale grâce à la défaite inattendue du Ghana face au Mozambique. Sur les réseaux sociaux, les Égyptiens se sont moqués: « Nous sommes qualifiés en étant les moins pires deuxièmes de leur groupe. »

Mais la défaite constitue, pour les fans, une « élimination honteuse » et l’heure est maintenant à la recherche de responsables. Une députée a interpelé le Premier ministre, Mostafa Madbouli, ainsi que le ministre du Sport et de la Jeunesse, Ashraf Sobhy, sur le sujet. Ce dernier a également fait l’objet d’une demande de convocation devant le Sénat.

Eric K.

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