Sénégal: L’AES condamne Macky Sall pendant que la CEDEAO prend « acte » du report du scrutin
Les pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) ,le Burkina-Faso, le Mali et le Niger qui ne font plus partie de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) depuis le 28 janvier dernier, ont réagi face au report du scrutin présidentiel du 25 février au Sénégal. En effet, les trois pays du Sahel estiment que la décision de Macky Sall brise la promesse d’Alternance démocratique tant attendue par le peuple sénégalais.
Alors que l’AES déplore la décision de Macky Sall qui porte un coup à l’Alternance politique dans le pays, la CEDEAO de son côté, déclare dans un communiqué, avoir pris « acte ». « La Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest prend acte de la décision prise par les autorités sénégalaises de reporter l’élection présidentielle prévue le 25 février 2024 », a déclaré la CEDEAO dans un communiqué qui a suivi l’annonce du président Macky Sall.
Selon le même document, la Commission de la CEDEAO exprime sa préoccupation quant aux circonstances qui ont conduit au report de l’élection et lance un appel aux autorités sénégalaises à accélérer les différents processus afin de fixer la nouvelle date pour l’élection.
Pour désamorcer la crise politique qui s’invite au Sénégal, plusieurs observateurs se penchent pour une nouvelle date de l’élection dans » un bref délai ». Aussi, les autorités doivent libérer les militants arrêtés et garantir une atmosphère de paix et de confiance propice au bon déroulement du scrutin.
L’onde de choc autour de Macky Sall
Sur la promesse manquée de Macky Sall de laisser le pouvoir au vainqueur à l’issue du scrutin, la société sénégalaise, reste désormais dubitative sur la bonne foi du Président sortant «…de réunir les conditions d’une élection libre, transparente et inclusive ». A cela s’ajoute l’inquiétude des sénégalais que Macky Sall réalise l’Alternance au vue de l’invalidation de plusieurs candidatures dont celles des principaux leaders de l’opposition, Karim Wade et Ousmane Sonko. Aussi, l’opinion publique voit en l’abrogation du décret de convocation du corps électoral pour laisser une commission parlementaire enquêter sur deux juges du conseil constitutionnel, « un leurre » caricaturé par Paris.
« Malgré ses assurances répétées de ne pas briguer un troisième mandat controversé, Macky Sall a annulé le décret fixant la date du scrutin présidentiel prévu le 25 février 2024. Ce changement dramatique brise la promesse d’alternance démocratique tant attendue par le peuple sénégalais », a commenté l’AES. La décision du report du scrutin suscite même des remous au sein du parti présidentiel Sénégal. Quelques heures après l’annonce, le ministre Secrétaire général du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly, démissionne de son poste pour recouvrer sa « pleine et entière liberté »
Sur la situation, l’AES observe encore qu’« en décidant de choisir lui-même son successeur et de priver ainsi le peuple de son droit de choix, Macky Sall suscite des interrogations sur ses véritables intentions. Son désir excessif de rester au pouvoir le place dangereusement près des tendances autoritaires que l’Afrique a tant combattues ».
Eric K.