AES: Nouvelle réunion en urgence de la CEDEAO le 24 février pour lever les sanctions contre le Niger

Après des mois de sanctions contre le Burkina-Faso, Mali et Niger, pays de l’AES ayant acté leur retrait de la CEDEAO le 28 janvier 2024, l’organisation sous-régionale convoque une nouvelle réunion en urgence pour le 24 février 2024 dans le but de lever les sanctions contre le Niger. 

C’est le site aBamaco qui a rapporté l’information citant des sources de la Cedeao. La réunion portera également sur le retrait du Burkina Faso, Mali et Niger de la CEDEAO, pour se regrouper en Alliance des États du Sahel (AES).

Toutefois le caractère urgent de cette rencontre soulève bien de questions. Pourquoi la CEDEAO s’empresse-t-elle autant pour lever ses sanction sur le Niger?  Il est probable que des intérêts  économiques soient l’enjeu. Il y a quelques jours encore une réunion des pays de l’AES, le Tchad et le Togo se tenaient en vue de la fourniture en gasoil par le Niger aux autres pays. De plus, le général Tiani, avait annoncé à la télévision publique le 10 décembre 2023, des exportations de pétrole brute qui devraient débuter en janvier dernier. Le pétrole serait acheminé depuis Agadem, au Sud-est du pays, jusqu’au Bénin via un oléoduc de 2 000 km mis en service en novembre de l’année dernière. D’ailleurs le Niger raffine depuis 2011 sous l’impérialiste mais aussi c’est le pays qui a payé un plus lourd tribu avec les sanctions de la Cedeao suite à son choix de souveraineté. Outre une crise alimentaire, les coupures d’électricité par le Nigéria voisin a provoqué le décès de plusieurs patients dans les hôpitaux de Niamey. Ces sanctions inhumaines ont  pesé de tout leur poids dans la décision du retrait de ces trois pays de la Cédéao. Peut-on envisager que tout cela soit balayé du jour au lendemain par une simple levée de sanctions ? Si le scepticisme réside à ce niveau, il pourrait l’être également sur un retour du Burkina-Faso, Mali et Niger au sein de la Cedeao.

En tout cas, c’est le magazine Jeune Afrique qui avait indiqué qu’il existait une possibilité de lever les sanctions contre le Niger. Selon lui, cela pourrait être fait pour ramener le Burkina Faso, le Mali et le Niger au sein de la Cédéao. Et si le journal s’était mis son article dans l’œil ?

Fin juillet 2023, le pouvoir corrompu du président Mohamed Bazoum est renversé. Le Conseil National pour le Sauvegarde de la Patrie (CNSP), dirigé par le Général Abdourahamane Tchiani, prend le pouvoir. Les dirigeants des États membres de la Cédéao ont ensuite imposé des sanctions exigeant la libération de M. Bazoum, sous la menace d’envoi de troupes militaires. Les autorités du Burkina Faso et du Mali ont alors déclaré qu’elles avaient l’intention de considérer toute intervention militaire au Niger comme une déclaration de guerre à leur encontre. Elles ont promis de « prendre des mesures d’autodéfense pour soutenir les forces armées et le peuple nigérien ». Le 16 septembre 2023, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont signé une Charte pour la création de l’AES. Fin janvier 2024, les trois pays ont annoncé leur retrait de la Cédéao.

Eric K.

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