Îles Canaries/Football: Les migrants ne sont plus laissés sur la touche

Aux îles Canaries espagnoles, le football aide les jeunes migrants à s’intégrer socialement. Selon Francisca Ortiz, psychologue de l’ONG CEAR (Commission espagnole d’Aide aux Réfugiés), la traversée, souvent meurtrière, des côtes africaines vers les Canaries « est l’évènement le plus traumatisant pour eux, souvent même plus traumatisant que ce qu’ils ont vécu dans leur pays d’origine ».

Arrivé à 13 ans dans l’archipel espagnol des Canaries, un refugié Sénégalais s’en est sorti grâce au foot et aide aujourd’hui les jeunes migrants à s’intégrer comme lui. Ils sont nombreux ainsi à s’adonner au ballon rond pour également oublier les traumatismes de la traversée.

« Je suis arrivé dans une embarcation de fortune. Nous étions 110″, se souvient-il.  » Le voyage a duré onze jours, un enfer. Les nuits sont dures, les journées sont dures » a révélé Younousse qui s’élance sur le terrain.

Younousse Diop a rejoint Tenerife en 2006, année d’une vague migratoire record. Agé aujourd’hui de 30 ans, il n’oublie pas ses angoisses d’alors, celles qui agitent encore les jeunes migrants venus de pays d’Afrique subsaharienne ayant débarqué ces derniers mois dans l’archipel, où les arrivées ont augmenté, frôlant les niveaux de 2006.

Selon Francisca Ortiz, psychologue de l’ONG CEAR (Commission espagnole d’Aide aux Réfugiés), les aider à se sentir mieux est un défi, d’autant qu’ils « ignorent même ce qu’est un psychologue ».

Younousse, pour sa part, a surtout été aidé par le ballon rond. Repéré rapidement lors d’un match dans le centre d’accueil où il est hébergé, il intègre les équipes de jeunes du club de Tenerife et évolue ensuite dans plusieurs clubs espagnols de troisième et quatrième divisions.

Eric KPONSOU

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