Alors que les premières gouttes de la saison humide commencent à pointer à l’horizon, un changement de rythme se profile pour les régions nord du pays. Contrairement aux habitudes, les pluies pourraient arriver plus tôt que prévu, bouleversant les repères des agriculteurs et des éleveurs qui dépendent du ciel pour nourrir la terre.
Selon les toutes dernières analyses de l’Agence nationale de la météorologie (ANAMET), cette année, la météo réserve quelques surprises : de juin à septembre, les régions comme la Kara, la Centrale et les Savanes pourraient recevoir davantage d’eau que la normale. Seule exception : l’extrême nord, où un léger retard du début des pluies est prévu.
Mais qui dit pluies abondantes ne dit pas forcément récoltes abondantes. Si les champs peuvent se réjouir, les rivières, elles, pourraient sortir de leur lit. Le fleuve Oti notamment fait l’objet d’une attention particulière : des débordements sont envisagés. À l’inverse, le bassin du fleuve Mono pourrait voir ses eaux manquer, posant d’autres défis pour l’irrigation.
Et ce n’est pas tout. Les spécialistes prévoient aussi des pauses sèches, parfois longues, mais normales pour la saison. Ces interruptions imprévisibles entre deux pluies peuvent perturber la croissance des cultures, surtout les plus fragiles.
Face à ces incertitudes, l’ANAMET lance un appel à l’anticipation. Il est recommandé aux acteurs du monde rural d’opter pour des semences plus résistantes, à cycle court, et de privilégier des terres à l’écart des zones inondables. Une gestion intelligente de l’eau devient plus que jamais une nécessité, pour irriguer les cultures, abreuver les troupeaux, mais aussi alimenter les barrages hydroélectriques.
Latifou Issaou, directeur général de l’ANAMET, rappelle enfin l’importance de rester connecté aux bulletins météorologiques : « Le climat change, et il faut changer avec lui. Les prévisions sont un outil précieux pour s’adapter et limiter les risques. »
>> Relire l’article Togo : Pays hôte de la première conférence de l’Union Africaine sur la dette publique
Luc DJOSSOU