TOGO: L’efficacité du vaccin Cervarix, remise en cause par la LCT

Une nouvelle étude en « vie réelle » de suivi du programme de vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) au Royaume-Uni en 2021 montre des taux de cancer du col de l’utérus 87 % plus bas chez les femmes qui se sont fait vaccinées par Cervarix (vaccin dirigé contre les HPV16 et 18) lorsqu’elles avaient entre 12 et 13 ans en comparaison aux générations précédentes non vaccinées. Mais au Togo l’annonce par le ministère de la santé d’une campagne de prévention du cancer du col de l’utérus chez les jeunes filles de 9 à 14 ans à l’aide du vaccin Cervarix, soulève des inquiétudes au niveau de la Ligue Togolaise des Consommateurs (LCT).

L’association émet des doutes à l’égard du vaccin Cervarix contre le cancer du col de l’utérus chez les jeunes filles. Par conséquent, la LCT a saisi le ministre de la santé et de l’Hygiène publique, Prof Moustafa Mijiyawa. Pour la Ligue, la prudence doit être de mise car les conséquences de la vaccination contre la Covid-19 sont toujours dans les esprits.

Dans une lettre en date du 27 novembre, la Ligue se réjouit de l’intérêt que porte le Togo à la lutte contre le cancer du col de l’utérus chez les jeunes filles mais trouve que toute mesure médicale concernant des enfants doivent être prise avec la plus grande prudence et précaution.

L’inquiétude de la Ligue Togolaise des consommateurs (LCT) se situe au niveau de la décision du gouvernement d’immuniser les jeunes filles contre le cancer du col de l’utérus à l’aide d’un « vaccin d’essai « .

La Ligue soutient que si les vaccinations de masse sont importantes pour faire face à certaines maladies redoutables, il est tout de même important de s’assurer de son efficacité, de sa sécurité et de son adéquation pour une tranche d’âge spécifique.

« Les souvenirs des conséquences de l’administration précipitée aux populations de toute une panoplie de vaccination contre la Covid-19 ainsi que des révélations qui s’en sont suivies restent vivaces dans les mémoires collectives et justifient la peur des parents à l’annonce de cette campagne de vaccination par votre ministère », écrit Emmanuel Sogadji, président de la LCT.

Au Togo, environ 656.240 filles sont ciblées par cette campagne nationale du 27 novembre au 1er décembre 2023 contre le virus du papillome humain pour la prévention du cancer du col de l’utérus concernant les filles de 9 à 14 ans.

En dehors du Togo, la campagne se déroule dans 26 autres pays africains dont 09 dans la région ouest africaine mais «… la LCT exige des examens approfondis qui tiennent comptent de l’innocuité et de l’efficacité de ce vaccin par les services compétents dudit ministère et que les résultats soient rendus publics afin de permettre aux parents de prendre des décisions éclairées concernant la santé de leurs enfants ».

Le cancer du col de l’utérus est le cancer le plus répandu après le cancer du sein chez les femmes âgées de 20 à 44 ans. Contrairement à la plupart des cancers, le cancer du col de l’utérus est causé par un virus appelé virus du papillome humain (VPH), fréquent chez les adolescents et les jeunes adultes.

Le Cervarix agit en aidant l’organisme à produire des anticorps contre les types de VPH le plus souvent associés au cancer du col de l’utérus (VPH-16 et 18). Les anticorps aident à leur tour, à détruire des virus comme le VPH pouvant causer la maladie.

En 2021, des chercheurs britanniques ont également constaté des réductions des taux de cancer du col de 62 % chez les femmes vaccinées entre 14 et 16 ans et de 34 % chez les femmes de 16 à 18 ans. Il s’agit de la première preuve directe de la prévention du cancer du col de l’utérus grâce au vaccin bivalent Cervarix.

Eric  K.

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